L’ancienne maison du gardien du stade Charles Pinson à Carhaix-Plouguer a eu la chance d’être l’étude de cas pratique d’une dizaine d’apprenants. Cette formation dans le domaine de l’éco-construction est organisée par Cob Formation en partenariat avec la Région Bretagne, Pôle Emploi et la mairie de Carhaix. elle est pré-qualifiante et a pour but de faire découvrir à ses participants les différents métiers de l’écoconstruction. L’objectif est que les stagiaires s’orientent ensuite vers des formations qualifiante de leur choix. L’originalité de la formation, c’est qu’elle se déroule sur un chantier réel ! Vous avez bien lu, les stagiaires ne s’exercent pas sur des maquettes à l’abri des plateaux techniques, ils réalisent, avec l’accompagnement et au contacts des artisans de l’association ECOB, un chantier de rénovation de A à Z et en 5 mois s’il vous plaît!
Le sujet de la rénovation cette année est une maison des années 50. Elle a été mise à disposition par la ville de Carhaix. Les fondations sont en moellons et les élévations en parpaings et béton. L’intérieur est doublé d’une cloison en briques rouges séparées des murs par une lame d’air inégale. L’ensemble est comme vous pouvez l’imaginer : une passoire thermique ! Seul le plafond a été sommairement isolé à l’aide de laine de verre. La première phase du chantier aura bien sûr été la déconstruction. Comme sur tous les chantiers de rénovation, il faut souvent repartir sur de bonnes bases. En gros, on met à nu toute la structure porteuse du bâtiment. Dans notre cas, il a fallu démolir et évacuer toutes les cloisons en briques platrières et la laine de verre. Idem au sous sol pour l’enduit ciment qui empêche les murs de respirer et qui peut créer des désordres incompatibles avec les matériaux bio-sourcés que nous comptons utiliser par la suite.
Vient ensuite la reconstruction. Un correctif isolant est projeté par projection d’enduit chaux-chanvre sur les murs du sous-sol. L’isolation de l’enveloppe extérieure de l’étage est en panneau de liège. L’isolation du plancher bas est réalisée par insufflation de ouate de cellulose. Enfin l’isolation des combles sera réalisée par soufflage en libre de ouate de cellulose, de métisse et de fibre de bois. L’utilisation de différentes techniques fait partie du cahier des charge de la formation. Cela permet aux stagiaires de découvrir une grande partie des métier de l’éco-rénovation. Le soufflage de la ouate et du métisse a été réalisé avec l’accompagnement de l’entreprise MAIC, avec Marie-Annick et Pascal LEGRIS.
Pour notre part, en plus des enduits chaux-chanvre et de l’isolation en panneaux de liège, nous avons participé à la réalisation d’un mur chauffant. Il s’agit d’une technique innovante, qui permet de se servir des murs de la maison comme de radiateurs. L’avantage est qu’ils fonctionne à très basse température, et diffuse une chaleur très confortable. Ils sont particulièrement indiqué lorsque que comme dans cette maison, on souhaite toucher au minimum au sol et que l’on veut limiter la nuisance visuelle des radiateurs classiques. En collaboration avec Jean KLEIN, plombier à Kergrist-Moëllou, qui a aidé les stagiaires à poser le circuit chauffant et installé la chaudière gaz et réalisé la mise en service de l’installation, nous avons prêté main-forte aux stagiaire pour noyer les tuyaux du circuit de chauffage dans une masse d’enduits terre, projetés en trois couches pour atteindre une épaisseur de 7cm en moyenne.
La finition lissée et ferrée des enduits et la couleur de la terre, ainsi que les idées créatives des stagiaires en matière de décoration, donne une ambiance chaleureuse à ces futurs bureaux. Les plinthes, cornières, tablettes et habillages de linteaux ont aussi été fourni par terre alternative et posés par les stagiaires.
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